Depuis l'établissement
de la formule de l'effet stéréoscopique en 1998,
je me suis intéressé aux ouvrages des précurseurs
et j'y ai relevé d'intéressantes informations.
|
|
Les noms de Cazes
et Colardeau sont indissociables.
L. Cazes a décrit
les principes physiologiques et géométriques;
E Colardeau les a
développés et explicités
|
Laurent Cazes est l'auteur de La
Stéréoscopie de précision, théorie
et pratique, publié en 1895.
Cet ouvrage est très concis,
l'auteur jonglant avec les équations et leur signification.
Sa lecture demande de la perspicacité.
|
|
Emmanuel Colardeau est l'auteur du
Traité Général de Stéréoscopie,
publié en 1923.
Colardeau a repris les démonstrations
géométriques de Cazes en les expliquant
et en les développant.
|
La règle du 1/50ème
Cazes a établi une table donnant
la distance de netteté de la vision humaine lorsque l’adaptation
oculaire est faite sur une distance donnée. Partant de
là, il propose de faire la base la plus grande possible
mais sans excéder l’effet stéréoscopique
obtenu par une base de 65 mm sur un sujet à la
distance de 3,3 m sachant que le champ de netteté s’étale
de 3,3 m à l’infini. De sa table il déduit:: " On prendra donc pour base ou intervalle des
objectifs le 1/50 de la distance de la base au premier plan
du front du sujet ".
Pour un sujet à 6 m la base fera donc 120 mm et
SR sera de 44 pour un fond situé à 50 m en arrière
et de 49 pour un fond à l'infini. Sa méthode est
expliquée pour toute configuration de D et L en appliquant
les rapports de sa table.
Cazes donne en exemple une base de
120 m pour un sujet à 6 km et il confie en note: «
le relief s’impose infiniment plus qu’en présence de
la nature ». Rien d’étonnant quand le SR obtenu
est de 50 alors qu'il n'est que de 0,02 en vision normale Mais
l’intelligence de sa règle est de ne pas dépasser
le SR optimal auquel notre vision est accoutumée.
Laurent Cazes
est l'inventeur de la règle du 1/50ème.
Emmanuel Colardeau
est le promulgateur de la formule générale.
|
|
-
Dans le chapitre « Règles
pratiques à suivre pour l’obtention des photographies
stéréoscopiques à grande base » Colardeau
ré-explique comment en prenant une base plus grande la
reconstitution stéréoscopique amène les
premiers plans comme s’ils étaient à 3 m de notre
œil. Et il fait la démonstration que pour un arrière
plan à l'infini « la base
à choisir devra être la cinquantième partie
de la distance à laquelle se trouvent les premiers plans
du paysage ». Cette règle est
uniquement pour les paysages.
Formule générale pour
un effet stéréoscopique maximum
Au chapitre suivant "Généralisation
de la méthode hyperstéréoscopique"
Colardeau établit la formule
B = 2.D (L+D) / (100 L) (avec
les notations de ce site). Colardeau indique: " C'est
la seule formule que le praticien ait à retenir et à
appliquer". Cette méthode évite
la transposition de Cazes. Appliquée au sujet à
6 m avec un fond à 50 m en arrière la base calculée
est de 134,4 mm. Le calcul donne SR = 50 qui est l’intensité
stéréoscopique maximale prônée par
Cazes. Notons que dans ses hypothèses Colardeau prend
63 mm pour l’écartement des yeux. On retrouve la
règle du 1/50ème.
-
|
Application du ratio stéréoscopique
SR
SR =
B . L / [k . D . (D+L)]
Remplaçons B par D/50
dans la formule de SR, avec k = 0.0004 nous
obtenons: SRmax = 50
Il est très
intéressant de constater que les observations basées
sur le rapport stéréoscopique, assumant que SR>50
est un effet stéréoscopique excessif, concordent
avec la règle du cinquantième qui fait en sorte
de ne pas dépasser cette valeur de la base.
Le même exercice fait sur la
formule de Colardeau donne
SR = 2.D (L+D) / (100 L) . L
/ [k . D . (D+L)]
soit en simplifiant: SR = 2 / (100
. k) = 50
Ainsi, quelle que soit la base calculée,
l'effet stéréoscopique est toujours maximal.
Mais la règle
du cinquantième et la formule générale
de Colardeau ne déterminent que la base maximale et pas
la meilleure base à utiliser pour un effet stéréoscopique
déterminé. La formule de la base avec SR le fait:
B = SR .
k . D . (D+L) / L
La similitude avec la formule de Colardeau
est frappante, au facteur près [SR. k] qu'il avait figé
à la valeur 2/100 ou 1/50.
|
|
Le pouvoir stéréoptique
de Colardeau
Constatant que l’effet stéreoscopique
s’atténue avec l’éloignement du sujet et la proximité
du plan arrière avec le sujet, E. Colardeau l’exprime
avec l’inverse de l’épaisseur de la tranche neutre qu’il
nomme le pouvoir stéréoptique Ps. Il en déduit
la formule Ps = 1 / 0,005 D² soit encore 200./ D²
sachant que la valeur 0,005 est le résultat approché
de k/B. Nous pourrions ré-écrire cette formule
par Ps = B / k D² et avec les mêmes valeurs que nous
avons utilisées jusqu’à présent, les valeurs
de Ps pour les distances de 3,3 m, 6 m, 162 m sont
respectivement 15, 4,5 et 1. Utiliser cette formule pour
calculer la base donnerait B = Ps . k . D² mais elle
ne s’appliquerait que pour des arrière-plans à
l’infini. Prenons le sujet à 6 m et son arrière
plan à l’infini et l’on souhaiterait obtenir un effet
maximal. On serait tenté de mettre un Ps de 15.
La base serait alors de 216 mm et l’on aurait un SR de
89 visiblement excessif.
Cette approche de l'intensité
stéréoscopique n'est pas suffisamment universelle
pour être judicieusement appliquée. C'est peut-être
la raison pour laquelle elle n'a pas été maintenue.
-
|